LA CATARACTE

La cataracte est une perte de transparence du cristallin par opacification de sa capsule, cortex ou noyau. Elle est fréquente chez le chien ou elle représente 18 à 23 % des consultations d’ophtalmologie et  elle est plus rare chez le chat.

 

Les cataractes peuvent être classées en fonction de l’âge d’apparition ( congénitale, juvénile ou sénile) de la localisation ( capsulaire, corticale ou médullaire) ou du degré de maturation (débutante, immature, mûre, hypermûre). L’origine des cataractes peut être héréditaire (chez le Cocker américain, le Caniche nain, le Husky et le Labrador), traumatique, toxique, métabolique (diabète), inflammatoire (uvéite surtout chez le chat) ou lié à  l’âge.

 

 

Le cristallin et sa structure

 

Le cristallin est une lentille transparente dont la fonction est  de focaliser les rayons lumineux sur la rétine. Le cristallin n’est ni vascularisé, ni innervé et les échanges se font par diffusion. Le cristallin est constitué de plusieurs éléments anatomiques : la capsule qui entoure le cristallin, l’épithélium uniquement antérieur et les fibres cristalliniennes qui se disposent selon plusieurs noyaux et un cortex.

 

Le cristallin est composé de protéines spécialisées (appelées cristallines), dont les propriétés optiques dépendent de l’arrangement précis de leur structure en trois dimensions et de leur hydratation. Les canaux protéiques membranaires maintiennent l’équilibre osmotique et ionique à travers le cristallin, tandis que le cytosquelette du cristallin assure la forme spécifique des cellules du cristallin, en particulier les cellules fibreuses du noyau.  Les groupes sulfhydryle (SH) liés aux protéines des cristallins sont protégés contre l’oxydation et réticulation par des concentrations élevées de glutathion réduit.

 

Physiopathologie de la cataracte sénile

L’exposition de l’œil et du cristallin aux rayonnements solaires est associée à une formation accrue de dérivés réactifs de l’oxygène (ROS) qui les rend vulnérables aux dommages oxydatifs. La cataracte liée à l’âge se caractérise par une agrégation des protéines du cristallin et des lésions de la membrane plasmique des cellules fibreuses, qui provoquent une opacification du cristallin, une diffusion de la lumière et une perte de vision. Elle est également associée à une présence intra-lenticulaire de grandes quantités d’espèces réactives de l’oxygène (ROS). Les dommages induits par les ROS dans la cellule du cristallin peuvent comprendre l’oxydation des protéines, des dommages à l’ADN et/ou la peroxydation des lipides, qui ont tous été impliqués dans le développement de la cataracte. Le stress oxydatif et les dommages à l’ADN contribuent à la pathogenèse de la cataracte liée à l’âge chez l’homme (Nartey A. 2017. Adv. Ophthalmol. Vis. Syst. 6 (3): 00178). Ces événements peuvent également se produire dans les cataractes liées à l’âge chez les chiens (Simeonova et al 2018. Revue Med. Vet. 169 : 173-179).

Chez les animaux atteints de cataracte la protection anti-oxydante locale est donc insuffisante pour surmonter la production excessive de ROS. Il est donc important d’intervenir pour ralentir la progression de cette cataracte.

Les compléments alimentaires à visée ophtalmologique et la cataracte sénile

Malgré l’absence de données chez le chien et le chat il existent des données scientifiques solides pour justifier l’emploi de compléments alimentaires pour la prévention de la cataracte.

Minéraux et oligoéléments : il existe une corrélation entre les minéraux et les défenses anti-oxydantes de l’œil (El- Sayyaad et al 2015 J. Ocul. Biol. 3(2) : 12). Le zinc, sodium, potassium, fer, magnésium et calcium ont un effet démontré.

Vitamines C et E : des recherches conduites en laboratoire ont permis de mettre en évidence un effet positif de la vitamine C et de la vitamine E  sur le développement de la cataracte chez les rongeurs (Williams DL. 2006. Veterinary Ophthalmology 9 : 292-298).

Vitamine D : une déficience en vitamine D a été associée à des cataractes sous capsulaires postérieures, suggérant que l’apport en Vitamine D peut réduire l’incidence des cataractes (Brown and Akaichi 2015. Clin. Ophthalmol. 9: 1093-1098).

Vitamines B : une étude sur plus de 3000 patients âgés de 55 à 80 ans suivis pendant une dizaine d’années a permis de confirmer que la prise de vitamines B par voie orale avait une influence positive sur l’opacification du cristallin lié à l’âge (Glaser et al. 2015. Ophthalmology 122 : 1471-1479)

Complexe multivitamines/ minéraux : chez les humains plusieurs études randomisés et contrôlés ont démontré que l’utilisation de complexes multivitamines/ minéraux pouvaient diminuer le risque de cataractes liées à l’âge. ( Zhao et al 2014. Nutrients  6 : 931-949).

Lutéine et zéaxanthine : La lutéine et son isomère la zéaxanthine sont les seuls caroténoïdes présents dans le cristallin. Ils ont la capacité de filtrer et  d’absorber les rayons lumineux à courtes longueur d’onde potentiellement néfastes et de réduire le stress oxydatif ( Krinsky et al 2003 Annu. Rev. Nutr. 23 : 171-201). L’incubation des cellules épithéliales du cristallin humain avec de la lutéine et de la zéaxanthine avant l’exposition au peroxyde d’hydrogène ou à l’irradiation par la lumière ultraviolette B (UVB) protège les cellules du cristallin de l’oxydation des protéines, de la peroxydation lipidique et des dommages à l’ADN, et entraîne également une augmentation des niveaux de glutathion en réponse à stress oxydatif (Chitchumroonchokchai et al 2004 J. Nutr. 134: 3225-3232, Gao et al 2011. Mol.Vis. 17: 80-90). Des études cliniques ont rapporté qu’un apport alimentaire élevé de lutéine/zéaxanthine protège contre le développement et la progression de la cataracte nucléaire (Lyle et al 1999. Am J Epidemiol. 149 : 801-809 ; Moeller et al 2008. Arch. Ophthalmol. 126 : 354-364),  ainsi que toutes les cataractes (Christen et al 2008. Arch. Ophthalmol. 126 : 102-109) et réduit le risque d’extraction du cristallin (Chasan-Taber et al 1999. The Am J. Clin. Nutr. 70 :509-5016 ; Brown et al 1999. The Am J. Clin. Nutr. 70 : 517-524) . Des taux élevés de lutéine plasmatique ont également été associés à un risque réduit de cataracte nucléaire (Karppi et al 2012. Br. J. Nutr. 108 : 154)

Dans les cas où la chirurgie n’est pas une option la prise journalière du complément alimentaire à visée ophtalmique Occulus  est conseillée. Comme les chiens et le chats  ont un odorat et une ouïe extrêmement performant, ils ont moins besoin que les humains d’avoir une acuité visuelle parfaite. Le ralentissement de l’évolution de la cataracte est donc une option leur permettant une bonne qualité de vie.

 

 

En collaboration avec les laboratoires Böthmen Pharma ArcaNatura® propose un aliment complémentaire à visée ophtalmologique spécialement développé pour améliorer la cataracte chez le chien et le chat.

 

Article écrit par :

 

Article écrit par :

Serge Martinod

Docteur Vétérinaire / Titulaire du CES d’ophtalmologie

Emilie - ArcaNatura

Votre commentaire