LA CONSCIENCE ANIMALE

Que savons-nous sur la conscience des animaux ?

 

L’intérêt pour la conscience des animaux non-humains n’est pas nouveau mais s’est heurté à de nombreuses difficultés, en particulier du fait de son caractère subjectif. Comprendre ce que les animaux éprouvent de manière consciente fait partie intégrante des recherches sur le bien-être animal. Les preuves scientifiques actuelles montrent l’existence de processus qui suggèrent la présence d’une conscience chez l’animal non-humain.

 

Pourquoi s’intéresser à la conscience animale ?

Une préoccupation moderne en lien avec le bien-être animal

Dans notre contexte sociétal occidental la question du respect et du bien-être des animaux non-humains est de plus en plus présente. Cela devient un enjeu économique, politique et scientifique.

Au sortir de la guerre, l’objectif majeur était de nourrir la population, ce qui a conduit à un système productiviste important au détriment de l’environnement et de la qualité de vie des animaux non-humains qui nous entourent. Ces dernières décennies ont vu un regain d’intérêt pour la nature et le respect de toute forme de vie.

La relation que nous entretenons avec les animaux est un des engagements d’ArcaNatura afin d’augmenter leur qualité de vie. Le respect et le bien-être des animaux non-humains nécessite une meilleure connaissance de leurs besoins physiologiques, comportementaux et mentaux. S’interroger sur la conscience animale fait partie de ces préoccupations.

Les progrès scientifiques permettent, en 2015, une modification du code civil français qui reconnaît les animaux non-humains comme des êtres sensibles. Au-delà de cette sensibilité, comprendre ce que les animaux ressentent et expérimentent de manière conscience nous permettraient de mieux répondre à leurs besoins.

Un intérêt ancien…

L’idée de l’existence d’une conscience chez l’animal non-humain a été l’objet de nombreux questionnements philosophiques depuis l’antiquité. L’animal reste cependant une référence pour situer la condition humaine jusqu’au 18éme siècle où les animaux non-humains prennent une importance pour eux-mêmes, notamment grâce aux premiers voyages naturalistes.

Dans le courant du 19éme siècle, les théories évolutionnistes vont fragiliser la frontière homme/animal. Jean-Baptiste Lamarck (1809) envisage déjà une continuité évolutive entre les espèces, sur le plan physiologique mais aussi mental, puis Charles Darwin (1859, 1872) propose une explication scientifique au mécanisme de l’évolution. Les naturalistes puis les éthologues et les psychologues comparatistes vont alors s’intéresser à l’univers mental des animaux. Le psychologue Lloyd Morgan (1894) fait de la conscience animale le thème central de son ouvrage car la conscience se situe «dans le cerveau de l’homme et des mammifères», et d’un point de vue évolutif elle doit donc pouvoir se retrouver chez l’animal non-humain.

Cependant, une accumulation d’anecdotes ou d’interprétations personnelles n’est pas suffisante pour connaître les états mentaux des animaux. Quand nous observons notre animal de compagnie par exemple, nous allons de manière intuitive imaginer ce qu’il ressent… mais que pense t-il vraiment ? L’interprétation que nous faisons du comportement des autres est soumise à de nombreux biais. En effet, nous allons avoir tendance à projeter notre propre manière de réagir ou nos propres désirs. Ces défauts d’interprétation sont encore plus importants dans le cadre d’interactions avec d’autres espèces qui perçoivent l’environnement de manière très différente.

Afin d’éviter ces biais dans l’interprétation des comportements et processus mentaux, une rigueur dans les recherches scientifiques se met en place à la fin du 19éme siècle, impulsée notamment par un principe de parcimonie dans l’interprétation que propose Lloyd Morgan (1894) : «en aucun cas, nous ne pouvons interpréter une action comme le résultat de l’exercice d’une faculté psychique supérieure, si elle peut être interprétée comme le résultat de l’exercice d’une faculté qui se situe plus bas dans l’échelle psychologique». Même si  son objectif est de se donner les moyens de caractériser la conscience animale de manière objective, dans un premier temps, les sentiments subjectifs vont alors être considérés comme hors de portée des études scientifiques. Cela va favoriser un retour vers une vue mécaniste du comportement que cela soit en éthologie ou en psychologie.

Dans les années 1970 l’étude scientifique des facultés mentales des animaux non-humains connaît un développement important avec la naissance de l’éthologie cognitive, sous l’impulsion de l’éthologiste Donald Griffin (1976) pour qui «la flexibilité et l’adaptation du comportement animal suggèrent à la fois que des processus complexes se produisent dans leurs cerveaux, et que ces événements peuvent avoir beaucoup en commun avec notre propre expérience mentale consciente», même si pour exister chez les animaux la conscience n’a pas besoin d’être la même que la nôtre.

En 2012, la Déclaration de Cambridge sur la conscience solidifie le consensus scientifique selon lequel les humains ne sont pas les seuls êtres conscients (Low et al., 2012).

…mais un concept difficile à appréhender

Le sens premier du mot conscience qui remonte à l’antiquité fait référence à la morale, c’est-à-dire la faculté à évaluer la valeur de nos actes en référence à une norme (avoir conscience de ce qui est bien ou mal). Aujourd’hui, en psychologie le mot conscience correspond à la faculté de prendre connaissance et correspond donc à l’expérience subjective qu’un individu a de son environnement, de son propre corps et de ses propres connaissances (Le Neindre et al., 2018).

Une simple définition n’est pas suffisante pour étudier la conscience, il faut en décrire précisément les manifestations et les mécanismes cérébraux. Les recherches sur la conscience ont été essentiellement menées chez l’humain chez qui le langage verbal permet d’accéder plus facilement à ce vécu intérieur.

Étudier la conscience chez les animaux non-humains se heurte à plusieurs problèmes : (1) Trouver une manière d’accéder à des phénomènes subjectifs chez des individus qui ne peuvent pas rapporter verbalement leurs expériences ; (2) Le terme d’«animaux» recouvre un spectre très large d’espèces  chez lesquels les niveaux et contenus de consciences peuvent être très différents ; (3) Les processus cognitifs impliqués ne sont pas encore tous connus chez l’homme.

Ces dernières décennies ont permis un développement important des connaissances sur l’activité mentale des animaux, au travers de nombreux travaux en particulier en neuroscience, en éthologie cognitive et en psychologie comparée. Mais comme le fait remarquer l’éthologue Frans De Waal (2016), les études sur les capacités cognitives des animaux non-humains n’ont pas été conçues pour analyser la conscience. Dans une expertise scientifique axée sur les animaux d’élevage, un groupe de scientifique a effectué une revue de littérature sur la conscience animale (Le Neindre et al. 2017). À partir de la description des propriétés de la conscience étudiées chez l’humain et des données existantes dans les études sur les animaux non-humains, ils concluent que de multiples travaux suggèrent l’existence de certaines formes de conscience chez de nombreuses espèces d’animaux non-humains.

La conscience est l’un des phénomènes les plus difficiles à étudier et comme le dit très bien l’éthologue Marian Dawkins (2015) : «Incapables de comprendre notre propre conscience, nous sommes encore plus perdus lorsqu’il s’agit de son existence possible chez d’autres espèces».

Quels sont les principaux éléments scientifiques actuels sur la conscience animale ?

Perception et monde propre

Chaque espèce vit dans un monde qu’il perçoit au travers de ses organes sensoriels. Nous ne percevons donc qu’une partie seulement de l’environnement au travers des récepteurs dont nous disposons. Nous ne pouvons par exemple pas percevoir les ultrasons contrairement aux chauves-souris. Ils ne font donc pas partie de notre «monde». De plus, les actions que nous pouvons faire sur notre environnement vont façonner la manière dont nous le percevons. Au travers à la fois des capacités sensorielles de notre espèce mais aussi de nos expériences individuelles, la perception que nous avons du monde qui nous entoure est alors unique. Cela correspond au concept d’univers propre défini par Jacob Von Uexkull (1934), ainsi l’univers d’un sujet est la résultante de son monde perceptif et de son monde d’actions. Les animaux non-humains démontrent alors des capacités sophistiquées que nous ne retrouvons pas chez l’humain, comme l’écholocation chez les dauphins ou les chauves-souris.

Se poser des questions en termes de niveau, comme « l’homme est-il plus conscient qu’une chauve-souris ? », n’a pas beaucoup de sens. Ils ne peuvent certainement pas avoir les mêmes états de conscience que les nôtres comme penser à l’immensité de l’univers, mais de quoi peuvent-ils être conscient ? Certainement de choses qui ont du sens dans leur propre monde.

Cela rend bien difficile la tâche de savoir « ce qu’ils pensent » et cela sera-t-il un jour possible ?

Pour appréhender cette problématique, Birch et ses collaborateurs (2020) ont récemment proposé de caractériser la conscience animale à partir d’analyses multi-critères comprenant notamment les capacités de perception, les émotions, la temporalité ou encore la reconnaissance de soi.

Ressentir des émotions

Une émotion correspond à l’ensemble de trois composantes : physiologique, comportementale et subjective (Lazarus, 1975).

La composante physiologique correspond aux changements corporels (rythme cardiaque, température, taux hormonal,…) qui préparent le corps à réagir (pour échapper à un prédateur par exemple).

La composante comportementale correspond à la réponse de l’individu sous l’emprise de l’émotion (comportements, mimiques faciales, vocalisations).

La composante subjective est l’expérience consciente interne vécue par l’individu. Les émotions supposent une analyse de la situation par rapport à des attentes. Sur la base d’études effectuées chez l’homme, des études ont été entreprises chez d’autres espèces afin d’étudier ces processus d’évaluation qui déclenchent des émotions conscientes chez l’humain (Boissy et al ,2007). Ces résultats sont particulièrement bien documentés chez les moutons (Doyle et al., 2010), chez qui la présentation soudaine d’un objet déclenche des réponses physiologiques et comportementales comparables à la réponse de surprise étudiée chez les humains. Ces réponses sont plus marquées si c’est un objet inconnu, ce qui montre qu’au-delà d’un simple réflexe, il y a un traitement cognitif de l’information qui s’effectue. De plus, les moutons tiennent compte de leur expérience antérieure et partagent avec leurs congénères un large éventail d’émotions. Des résultats similaires commencent à être trouvés chez d’autres espèces.

En réponse à des événements de l’environnement, la similitude des réponses comportementales et physiologiques entre les humains et certaines espèces d’animaux non-humains, ainsi que les résultats concernant les processus d’évaluation soutiennent l’hypothèse qu’au moins certaines espèces d’animaux non-humains sont capables d’exprimer et de ressentir un large éventail d’émotions.

Se projeter mentalement dans le temps

Acquérir des informations de l’environnement implique des capacités de mémorisation. Il existe plusieurs types de mémoire. La mémoire épisodique permet une mémorisation à long terme d’événements particuliers vécus par l’individu (Tulving, 1972). Elle joue un rôle important dans la maîtrise du passé et du futur, et donc dans le fait de pouvoir planifier des scénarios.

Ces événements vécus s’inscrivent dans un contexte spatio-temporel précis et implique donc l’intégration et le rappel de trois types d’informations : Quoi (ce qui s’est passé), Où (le lieu de l’événement), Quand (le moment où a eu lieu l’événement ou la situation dans laquelle il a eu lieu).

La première étude sur la temporalité chez les animaux non-humains a été réalisée en 1998 chez le Geai à gorge blanche (Clayton and Dickinson, 1998) qui est capable de cacher de la nourriture pour revenir la chercher ultérieurement. D’autres études ont ensuite été menées sur d’autres espèces comme certains primates, les rats, les cochons mais aussi des céphalopodes. Le protocole est alors adapté aux spécificités écologiques de l’espèce (cache de nourriture chez les corvidés, attrait pour la nouveauté chez les rats et les porcs,…). De plus, l’avancé des recherches en neuroscience ont montré de nombreuses similitudes entre les caractéristiques neurobiologiques de ces processus mentaux chez les humains et chez d’autres mammifères.

Cependant, même si le comportement de certains animaux est cohérent avec la notion Quoi-Où-Quand, pour une véritable planification future, il faut aussi d’une part que le comportement ne soit pas sous le contrôle de processus associatifs ou instinctifs, et d’autre part que l’état motivationnel impliqué dans le comportement de planification soit différent de celui impliqué dans le comportement utilisant la mémoire. Des résultats récents semblent confirmer ces points chez le Geai à gorge blanche, la Martre à tête grise ou encore les Mésanges à tête noire (Roberts, 2012).

La mise en évidence de l’existence de cette mémoire épisodique chez les animaux non-humains montre qu’ils ne sont pas «coincés» dans le présent. Ils semblent aussi capables de planification future, même si des études complémentaires sont nécessaires pour confirmer qu’ils sont capables de revivre mentalement et consciemment des expériences passées.

Connaitre son corps et son esprit

Tous les animaux ont besoin d’un concept de soi pour évoluer dans leur environnement et savoir détecter par exemple si un changement provient de leurs mouvements ou d’un événement extérieur.

A un niveau plus sophistiqué, la conscience de soi est la capacité à voir son propre corps comme objet distinct dans l’environnement. Si les individus placés devant un miroir montrent spontanément des comportements d’exploration de leur propre corps, c’est qu’ils en ont conscience (Gallup, 1970). Le test du miroir a été proposé à de nombreuses espèces mais seuls les chimpanzés, les dauphins, les éléphants et les pies ont réussi ce test. Cependant, l’échec au test n’indique pas l’absence d’une forme de reconnaissance de soi. Alexandra Horowitz (2017) a établit un test équivalent en utilisant la modalité olfactive et a montré que le comportement des chiens implique une reconnaissance de l’odeur comme étant d’eux-mêmes. D’autres tests ont été mis en place utilisant différents paradigmes, comme voir si l’animal arrive à reconnaître la position de son propre corps comme obstacle à la réussite d’une tâche, ce que réussissent très bien les éléphants par exemple. Frans de Waal (2019) souligne l’importance de la graduation possible dans les capacités de reconnaissance de soi. Le test du miroir seul ne peut pas rendre compte de cette graduation, d’autres tests sont en réflexion dans la communauté scientifique pour développer une compréhension complète.

Une autre aptitude en lien avec le soi est la capacité à connaître ses propres connaissances, c’est à dire la faculté à évaluer l’état de ce que l’on sait, aussi appelé métacognition (Flavel, 1979). Cette capacité est déduite lorsque les individus évaluent avec précision leur performance dans une tâche. Les individus apprennent d’abord à choisir entre 2 réponses (par exemple, choisir une image représentant une forme particulière), ainsi qu’une option de « non-réponse ». Ensuite, la difficulté de la tâche est  augmentée en proposant des stimuli plus difficiles à discriminer ou en augmentant le délai entre les tests. Ils peuvent à tout moment choisir de répondre ou de prendre l’option de « non-réponse ». Les premiers travaux ont été effectués chez le dauphin (Smith et al.,1995) dans une tâche de discrimination de tons auditifs en fonction de leurs fréquences. Dans d’autres études, les primates, les corvidés, les pigeons et les rats refusent les essais difficiles. Ces aptitudes semblent différentes d’une espèce à l’autre et les mécanismes sous-jacents à ces résultats sont encore mal connus, de nombreuses questions restent encore non résolues (Hampton, 2017). Ainsi, les études montrent que certaines espèces semblent capables de réponses métacognitives incluant des représentations mentales conscientes, néanmoins des études complémentaires sont nécessaires pour déterminer avec précision la conscience que les animaux non-humains ont de leurs propres états mentaux.

Reconnaitre les autres et leur attribuer des états mentaux

Tous les animaux interagissent et communiquent entre eux. Ils doivent alors être capables d’interpréter et de prédire le comportement d’autres êtres vivants. Cela est d’autant plus important quand les animaux vivent en groupes sociaux organisés où les interactions affiliatives et agonistiques définissent les relations interindividuelles dont émerge la structure sociale du groupe (Hinde, 1976). La cohérence des groupes repose donc sur (1) la possibilité de différencier les individus qui appartiennent au groupe, et (2) la possibilité de reconnaître individuellement les membres du groupe. Ces reconnaissances peuvent impliquer une ou plusieurs modalités sensorielles. Par exemple, les vaches sont capables de reconnaître si les photos de congénères prises sous différents angles appartiennent au même individu (Coulon et al.,2009).

Au-delà de la reconnaissance, la capacité d’évaluer les états mentaux des autres individus (théorie de l’esprit) est le thème de nombreuses recherches. De plus, l’étude des comportements sociaux fait l’objet d’une large littérature. Les individus utilisent leurs relations et leurs expériences passées que cela soit dans des situations de concurrence ou de coopération, et sont capables de former des alliances au sein du groupe. Il existe un large éventail de compétences sociales observées, qui caractérisent très probablement différents contenus de conscience. De plus, l’expression et la perception des émotions jouent un rôle crucial dans la régulation des interactions sociales (De Waal, 2016), les concepts d’empathie et de contagion émotionnelle renforce l’idée qu’il existe une expérience émotionnelle consciente chez les animaux non-humains.

Conclusion

Comprendre ce que les animaux ressentent et expérimentent de manière conscience fait partie intégrante de l’étude sur le bien-être animal. Les recherches scientifiques de ces dernières années ont permis de mettre en évidence une activité mentale extrêmement riches chez certaines espèces. Ces processus mentaux vont bien au-delà de simples réponses à des stimuli de l’environnement, et nombres de comportements complexes sont des indicateurs de capacités cognitives élaborées. Ces résultats scientifiques démontrent que les animaux non-humains peuvent exprimer certaines formes complexes de conscience (De Waal, 2016 ; Le Neindre et al. 2017). La conscience de part sa nature subjective est un état difficile à étudier (Dawkins, 2015), et les résultats obtenus ne concernent pour l’instant que certaines espèces (Le Neindre et al. 2018). Des recherches sont encore à mener pour appréhender l’étendue de ces formes de conscience dans leur complexité et au sein de l’ensemble des espèces. Dans tous les cas, « il faut rester à l’écoute des animaux pour comprendre ce qui est important pour eux » (Le Neindre et Deputte, 2020) et « c’est en nous débarrassant de notre sentiment de supériorité millénaire et tentant de comprendre l’univers de chaque espèce animale que nous pourrons arriver à vraiment aimer et respecter les animaux qui nous entourent » (Doré, 2017).

 

Ecrit par Stéphanie Deldalle – éthologue et instructrice sur muzoplus.fr 

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Références

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Emilie - ArcaNatura

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