Pourquoi notre médecin devrait se préoccuper de nos chiens et chats ?

Notre santé dépend fortement de notre environnement, de notre mode de vie, de notre alimentation, de l’eau que nous buvons, de l’air que nous respirons et de nos relations avec les animaux. Plusieurs organisations internationales dont l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) ont lancé une initiative globale appelée « Une Planète, Une Santé » qui prône une approche holistique de notre santé en relation avec celle des animaux et avec l’équilibre de nos écosystèmes. La quatrième conférence « Une Planète, Une Santé »  s’est tenue à Davos fin février. La relation homme-animal  a été très souvent mise au centre des débats. Elle concerne à la fois les contacts avec la faune sauvage, les animaux d’élevage et les animaux de compagnie.

Les participants au forum de Davos ont regretté que les médecins ont encore une approche sectorielle de la santé et qu’ils n’établissent que trop peu de ponts avec d’autres disciplines comme la médecine vétérinaire, l’écologie ou la sociologie. Nous considérons les animaux de compagnie comme des membres de notre famille.  Des études de plus en plus nombreuses permettent de mieux comprendre l’impact que cette relation peut avoir sur notre propre santé. Et fait nouveau, comme nous partageons le même environnement, les chiens et les chats ont tendance à développer des maladies similaires aux nôtres.  Parce qu’ils vivent plus rapidement et que leur  métabolisme est plus élevé,   ils déclarent ses pathologies plus précocement que nous. Ils sont ainsi  des sentinelles révélant des situations à risques pour notre propre santé. Il est donc grand temps que nos médecins s’intéressent à nos chiens et à nos chats. Voici quelques exemples de cette connexion entre notre santé et celle de nos animaux.

Il est démontré qu’un animal de compagnie a un effet positif sur notre bien-être.  Les psychologues nous disent que l’estime de soi est renforcée, que nous sommes plus sociables et en meilleure forme physique. Nous semblons moins préoccupés, moins angoissés, plus consciencieux et plus extravertis.

Certaines bactéries dites zoonotiques peuvent passer de l’animal à l’homme et vice versa. Il est ainsi possible de retrouver les mêmes bactéries chez le propriétaire et son animal. Il convient donc d’éviter les contaminations croisées essentiellement par des mesures d’hygiène. Il est particulièrement important de bien soigner les infections de la peau de son animal car elles impliquent souvent des Staphylocoques zoonotiques. Il faudra veiller cependant à ne pas abuser des antibiotiques car ils  sélectionnent des bactéries résistantes qui peuvent passer ensuite chez nous et poser des problèmes de traitement. Des alternatives aux antibiotiques existent pour nos animaux.

L’environnement  contient de plus en plus d’allergènes, comme le montre l’augmentation spectaculaire des allergies chez l’homme : 20 à 30% de la population mondiale est actuellement allergique.  Nous observons la même tendance chez nos animaux : jusqu’à 25% des chiens souffrent maintenant d’allergies qui se manifestent chez eux surtout par des problèmes de peau.  Des études allemandes ont mise en évidence la corrélation entre nos allergies et celles de nos animaux de compagnie.

En janvier de cette année, des chercheurs de l’Université de Tufts, aux USA, ont démontré que l’utilisation de pesticides pour l’entretien des pelouses augmente de 70% les risques pour le chien de développer un lymphome malin. Or ce type de cancer est équivalent au lymphome humain non-hodgkinien.

La maladie de Lyme se propage rapidement en Europe.  La bactérie responsable, une Borrelia, est transmise à l’homme par des tiques infectées. Elle s’attaque à différents organes et provoque  des handicaps physiques et mentaux. Les tiques peuvent également transmettre la bactérie au chien, qui devient séropositif mais qui ne développe pas toujours les symptômes de la maladie. Il n’y a pas de transmission entre le chien et l’homme. Les chiens qui sont plus exposés aux  tiques que nous au cours de leurs promenades et vagabondages sont donc de parfaites sentinelles. Si notre chien devient séropositif c’est un signal d’alerte que nous vivons dans une zone infestée de tiques pouvant nous transmettre la maladie de Lyme et que nous devons prendre des précautions.

Les interactions entre notre santé et celles de nos compagnons à poils sont multiples et complexes. Nos animaux nous apportent déjà beaucoup, mais de plus il est avéré maintenant qu’ils peuvent nous aider à identifier les situations à risques pour notre propre santé. Parlons-en avec notre médecin !

Xavier

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